VIE PROFESSIONNELLE
2012 / 2019
Vers la fin 2012, le dessin était devenu une partie importante de ma vie, c’était une ligne parallèle qui allait continuer en indépendance de ma vie professionnelle jusqu’en 2019, l’année où j’ai basculé entièrement dedans. Avant d’en parler plus précisément, je vais passer rapidement sur ce qui s’est passé entre 2012 et 2019 :
En 2012, mon école est finie et je passe un an sur Paris à enchainer les stages au sein des studios dont j’ai parlé auparavant et à chercher des plans pour travailler dans le son. Jusqu’à mi 2013, il ne me reste plus beaucoup de temps avant de devoir rembourser mon emprunt pour mes études, mes capacités financières sont insuffisantes et par manque de perspective, je dois me résoudre à quitter Paris. Ne sachant où aller, je vais au Havre, ma ville d’enfance, j’ai un point de chute et je parviens à trouver des petits boulots tout en construisant lentement mon réseau dans les métiers de la régie.
En 2014, j’intègre une formation de technicien polyvalent en spectacle vivant, éclairage, machinerie, plateau et son. Cette formation a été une vraie chance pour moi, une année uniquement consacré à l’apprentissage purement technique du métier et des stages professionnels pragmatiques dans des grandes salles comme le Volcan au Havre et l’opéra de Rouen. J’étais complétement relancé et en 2015 j’avais enfin le pied à l’étrier. J’ai pu enchaîner jusqu’à 2017 une activité très varié, comme souvent dans l’intermittence, passant de la régie à être artificier au Parc Asterix, eclairagiste sur un spectacle de pop coréenne ou encore assistant d’un magicien.
La stabilité arrive avec un emploi dans le théâtre des Bergeries à Noisy-le-Sec, en poste permanent de 2017 jusqu’à fin 2018, je pouvais me fixer dans un endroit et continuer à développer le dessin en parallèle. Ces deux années dans le théâtre ont été très intenses avec plus d’une centaine de spectacles accueillis et beaucoup de rencontres et découvertes.
A la moitié 2018, une grande réflexion s’est opéré en moi, mes vies de dessinateur et de régisseur arrivait à un point où l’une ou l’autre ne pouvait plus être réalisé sans sacrifier une partie importante de l’autre. Je me questionnais sur mon activité de technicien, c’est un travail que j’appréciais faire mais je ne me sentais pas complétement à ma place. J’ai accueilli en tant que régisseur beaucoup de compagnies de théâtre, de danse, de marionnettes, j’ai adoré échanger et travailler avec tout ces artistes et techniciens mais une certaine amertume s’est installé, j’accueillais le long de l’année des personnes impliquées entièrement dans des projets artistiques et des créations fantastiques mais je n’étais pas dedans, je ne faisais pas partie de la création.
Je voulais me lancer dans mon propre projet mais mon travail au théâtre ne me laissait pas le temps de le faire, les horaires étaient intenses, la plupart du travail se passant le soir, les démontages se terminant tard dans la nuit, couplé aux longs trajets dans les transport en commun, j’étais épuisé mentalement et physiquement. Je venais d’avoir 30 ans et je sentais qu’une énergie était en train de me fuir et pour ne pas me faciliter la tâche , mon dos commençait à subir les effets de ce métier très physique, dos qui avait déjà été entamé par mon travail en menuiserie et charpente.
Mon directeur technique m’a avoué au moment où je discutais de la possibilité de mon départ du théâtre qu’il se doutait que ça arriverai et que lors de mon entretien d’embauche, il avait été le seul à s’opposer à mon profil arguant auprès de l’équipe qu’après avoir vu mes dessins, il lui semblait évident que je serai frustré créativement et que ma place n’était pas celle d’un technicien permanent.
J’ai donc fait le choix d’arrêter mon travail de régisseur, de tout vendre, de partir à l’étranger et de me donner la possibilité de tenter ma chance avec le dessin. J’ai choisi de partir en Grèce, à Athènes, choix motivé par les contacts que j’avais sur place, ayant commencé à jouer du bouzouki début 2018 et m’intéressant aux musiques traditionnelles grecques.